Histoire

Pascal et la pensée du 17e siècle

par Anne Frostin

Dates et horaires : les lundis 17 et 24 novembre, 1 et 8 décembre 2014, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

PRÉSENTATION DE L’ATELIER :

Ces conférences porteront sur Blaise Pascal. Avant tout, il s’agira de montrer la place originale de Pascal dans le XVIIe siècle. La contradiction est le moteur de la pensée de Pascal. On peut définir ce mouvement comme celui de raisons concurrentes qui engendrent de véritables antinomies : grandeur et misère, foi et raison, force et justice, chute et rédemption, esprit de géométrie et esprit de finesse. Cette tension entre des termes qui se nécessitent tout en s’excluant mine toute possibilité de définition univoque et stable. Cet équilibre sans cesse instable est sa marque et nous oblige à démultiplier nos vues et à faire varier les rapports selon les points où nous nous trouvons.
A partir d’une analyse de ce que l’on pourrait appeler un dynamisme permanent des « contraires », nous verrons combien tous les ordres de la réflexion sont perturbés  par ce continuel « renversement ». Citons le fragment 576 (édition Lafuma) « Les deux raisons contraires. Il faut commencer par là sans cela on n’entend rien, et tout est hérétique. Et même à la fin de chaque vérité il faut ajouter qu’on se souvient de la vérité opposée. » Il ne s’agit pas d’un usage moderne de la dialectique, en ce sens où toute thèse et antithèse sont vouées à se dépasser dans une synthèse, qui elle-même devient thèse jusqu’à parcourir la totalité du savoir….Non, nous sommes sans cesse ramenés à des points de vues qui sapent la position conquise. Cette structure duelle travaille toutes les régions d’expérience qu’elles soient celles de la foi, de la science ou de l’anthropologie…Comment concilier l’exigence rationnelle avec l’analyse des prophéties, des miracles. Comment concilier les analyses étonnantes sur l’égalité naturelle de tous les sujets de la société civile et la recommandation de se courber devant le Roi et les Grands ? Comment ordonner la dénonciation de la corruption qui transite l’ordre politique et l’éloge de ce même ordre comme admirable ? Quel juste point de perspective trouver ?
Il est clair qu’une telle dynamique, à condition d’en trouver les possibilités d’énonciations, procure une puissance de vue – au sens le plus littéral – qui permet de saisir la diversité, la singularité et la complexité des relations. Pascal ne cesse d’insister : « La diversité est si ample que tous les tons de voix, les marchers, tousser, moucher, éternuements…Je n’ai jamais jugé d’une chose exactement de même, je ne puis juger d’un ouvrage en le faisant. Il faut que je fasse comme les peintres et que je m’en éloigne, mais non pas trop. De combien donc ? Devinez… » Fragment 558 ( Lafuma)
Nous voudrions nous attacher à suivre et décrire dans le détail cette modalité d’exposition du « renversement continuel du pour au contre » selon l’expression de Pascal dans le fragment 93 des Pensées. Prenons bien acte de ce terme « continuel » qui montre la puissance de cette dynamique où aucune position n’est exclusive ni définitive. L’effort est, à chaque fois, porté sur l’impossibilité de se limiter à la seule validité d’une assertion afin d’être capable de penser la pertinence de la position adverse et ne pas succomber à l’idolâtrie d’un point de vue fixe sans rester pour autant dans la situation d’égalité des thèses puisqu’il ne s’agit en aucun cas de céder à un scepticisme.
Travail difficile pour la raison que Pascal semble traquer et pourchasser dans sa moindre tentation de tomber dans le dogmatisme…Cette « chasse » est souvent jubilatoire pour le lecteur des Pensées, mais quelle place alors laisse-t-elle à notre raison qui s’avère selon les mots de Pascal « ployable en tous sens ». Que pouvons-nous encore dire et faire ?

BIBLIOGRAPHIE :

Notre édition de référence des Pensées :
Louis Lafuma, Oeuvres Complètes L’Intégrale, Le Seuil

Nous consulterons également :
Michel Le Guern, Gallimard, Folio Classique
Emmanuel Martineau, Discours sur la religion, Fayard/ Armand Colin. Titre donné par E Martineau au manuscrit des Pensées, qui reprend le texte des Pensées en le recomposant en discours cohérents.

Commentateurs
Jean Mesnard :
– Les Pensées de Pascal, Sedes
– La culture du XVII siècle
– Les Pensées de Pascal ont trois cents ans
Henri Gouhier : Blaise Pascal. Commentaires.
Vincent Carraud : Pascal et la philosophie
Christian Lazzeri : Force et justice dans la politique de Pascal
Gérard Ferreyrolles : Pascal et la raison du politique
Catherine Chevalley : Pascal. Contingence et probabilités
Gérard Bras et Jean-Pierre Cléro : Pascal, figures de l’imagination
Jean-Pierre Cléro : Pascal

Nous travaillerons particulièrement les fragments des liasses classées (édition de référence : Louis Lafuma)
II. Vanité
III. Misère
V. Raisons des Effets
VII. Contrariétés

Nous ferons également référence à d’autres textes comme : De l’esprit géométrique et l’Art de persuader, La préface de traité du vide, les Provinciales.

CINÉ-PHILO
en relation avec ce thème :
Habemus papam, de Nanni Moretti
Dimanche 7 décembre 2014
présenté par Anne Frostin

Parcours grands philosophes : Aristote, jeudi 2 avril 2014

Parcours grands philosophes

Le « Parcours grands philosophes » a pour but de faire connaître une pensée philosophique à partir de la vie de son auteur.

Rencontre autour de

ARISTOTE

avec Pierre-Marie Morel

Jeudi 2 avril 2014 à 18h30
aux Champs Libres, salle de conférences Hubert Curien

Que savons nous de la vie de celui que les médiévaux nommaient Le philosophe ? Pierre-Marie Morel nous parlera de celui qui fut l’élève le plus brillant de Platon, celui qui a fondé à son tour le Lycée, et qui a participé à l’éducation d’Alexandre le Grand. Entre science, morale et politique, nous découvrirons les visages de ce grand penseur qui a résolument marqué la métaphysique occidentale.

Pierre-Marie Morel est Professeur des Universités, il enseigne à l’Université de Paris 1- Panthéon-Sorbonne.
Spécialiste de la philosophie d’Aristote, il travaille également sur les conceptions de la nature et de l’action dans l’antiquité, en particulier chez les atomistes Démocrite et Epicure.

Dernières publications :
– Aristote. Une philosophie de l’activité – Paris, Flammarion, 2003 ; 2e éd. mise à jour, 2013.
– De la matière à l’action. Aristote et le problème du vivant – Paris, Vrin, 2007.

Également de nouvelles traductions :
– Aristote. Le Mouvement des animaux, La Locomotion des animaux – Traduction, introduction et notes, Paris, GF-Flammarion, 2013.
– Aristote, Petits traités d’histoire naturelle (Parva naturalia) – Traduction originale, introduction, notes, bibliographie et index, Paris, GF-Flammarion, 2000.

Dans le cadre du partenariat entre la Société bretonne de Philosophie et les Champs Libres.

Parcours grands philosophes : Descartes, Mercredi 4 juin 2014

Parcours grands philosophes

Le « Parcours grands philosophes » a pour but de faire connaître une pensée philosophique à partir de la vie de son auteur.

Rencontre autour de

DESCARTES

avec Pierre Guénancia
Mercredi 4 juin 2014 à 18h30,
aux Champs Libres, salle de conférences Hubert Curien

Dans le cadre du partenariat entre la Société bretonne de Philosophie et les Champs Libres.

Les champs de la réflexion 2013 : Un Sens pour l’’histoire ?

Les Champs de la réflexion

Un Sens pour l’’histoire ?

Samedi 16 février 2013 à 15h30
Salle de conférences Hubert Currien – Champs Libres
avec Michèle Riot-Sarcey et Quentin Deluermoz

Après avoir exploré, depuis 2007, les concepts du temps, de l’’amour, de la guerre, du meurtre et de l’’utopie, Les Champs de la réflexion s’’arrêtent cette année sur le sens de l’’histoire.
Le XXe siècle, dans ses événements et dans la pensée, a profondément renouvelé cette ancienne problématique. Le progrès n’’est plus un dogme, mais doit-il disparaître de l’’horizon de la pensée historique ? De nouveaux automatismes, sociaux, économiques ne sont-ils pas en passe de dépouiller les hommes de leurs initiatives, de leurs décisions, et finalement de leur liberté ?
Michèle Riot-Sarcey, professeure d’’histoire contemporaine à l’’université Paris VIII – Saint-Denis, a écrit plusieurs ouvrages sur le XIXe siècle, en particulier sur les utopies et le féminisme : Une histoire du féminisme, Paris, La Découverte, 2004.
Quentin Deluermoz est maître de conférences à l’’université Paris XIII / Nord (CRESC). Il travaille en particulier sur l’’histoire culturelle des ordres et des désordres au XIXe siècle. Il a dirigé le recueil collectif : Norbert Elias et le XXe siècle : le processus de civilisation à l’’épreuve, Librairie Perrin, 2012.

La conférence a lieu aux Champs Libres à Rennes, dans la salle de conférences Hubert Curien – Entrée libre et gratuite, réservations au 02 23 40 66 00.

Entretien autour de SARTRE, avec Michel Contat, mercredi 9 novembre 2011

Parcours grands philosophes

Le « Parcours grands philosophes » a pour but de faire connaître une pensée philosophique à partir de la vie de son auteur.

Première rencontre,  autour de Sartre, avec Michel Contat ce

mercredi 9 novembre 2011, à 18h30
aux Champs Libres, salle de conférences Hubert Curien


Présentation de Michel Contat :

Photo de Michel ContatMichel Contat, né à Berne en 1938, a rencontré Sartre en 1965, pour lui présenter son mémoire universitaire sur les Séquestrés d’Altona. Commença alors, en  collaboration avec Michel Rybalka, l’énorme travail de bio-bibliographie salué par Sartre, Les Écrits de Sartre (Gallimard, 1970).
Entré dans l’intimité du philosophe, il le filme (Sartre par lui-même, avec Alexandre Astruc, 1972-1976), l’interview (Autoportrait à 70 ans) et travaille à partir de 1973 pour la revue fondée par Sartre, Les Temps modernes.
Critique littéraire au Monde, chroniqueur de jazz pour Télérama, mais aussi chercheur au CNRS, il constitue, en 1986, une équipe de travail sur les manuscrits inédits de Sartre (à l’ITEM, Institut des Textes et Manuscrits modernes), équipe à laquelle il participe encore aujourd’hui.
On lui doit, entre autres publications, l’édition d’Un théâtre de situations (Gallimard, 1973), des Œuvres romanesques en Pléiade (1981), des Écrits de jeunesse (Gallimard, 1990), et du récent Théâtre complet en Pléiade, ainsi que le téléfilm de Claude Goretta Sartre, l’âge des passions, écrit en collaboration avec Michel-Antoine Burnier (2006).

Une morale après Auschwitz… ? par Nathalie Monnin

Ateliers populaires de philosophie

Huitième cycle, du lundi 6 juin au lundi 27 juin 2011

Une morale après Auschwitz… ?
par Nathalie Monnin
professeur de philosophie au lycée Joliot Curie à Rennes

Infos pratiques :
Lieu : Auditorium Paul Ricœur au lycée Zola, Avenue Janvier, Rennes
Horaires : tous les lundi, 18h-20h (hors vacances scolaires)
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 06 11 14 23 70

Programme des ateliers populaires de philosophie 2010-2011

Présentation de l’atelier :

Peut-on concevoir la morale après Auschwitz de la même façon qu’on la concevait avant ?
1) Cette première question en induit au moins deux autres : en quoi Auschwitz est-il si particulier dans l’histoire de l’humanité qu’il conduirait à devoir repenser la morale ?
2) Qu’était donc la morale avant, c’est-à-dire : comment, en quels termes pensait-on le rôle, la définition, la fonction d’une morale ?
Nous présupposons ici qu’il s’est passé quelque chose à Auschwitz qui a détruit l’idée traditionnelle qu’on se faisait de la morale et qui nous oblige à la penser désormais sur d’autres bases. C’est ce point de rupture et la possibilité – ou pas – de penser une morale après Auschwitz que nous voudrions analyser.

Bibliographie :

Le Commandant d’Auschwitz parle, témoignage de Rudolph Hoess, éd. La Découverte, 2005. Témoignage sincère d’un nazi non repenti, mais qui comprend notre besoin de comprendre et se livre avec confiance pour tenter de mettre au jour les raisons de sa profonde obéissance. Témoignage sincère, et d’autant plus cynique à nos yeux, avec des passages parfois insupportables quand il s’agit de décrire la vie du camp et les procédés d’extermination.

Gitta Sereny et Colette Audry, Au fond des ténèbres : Un bourreau parle. Franz Stangl, commandant de Treblinka, Éd. Denoël, 2007.  Un travail remarquable de la journaliste italienne Gitta Sereny, qui interroge patiemment Stangl sur ses motivations. Contrairement à Hoess, Stangl culpabilisait profondément et se rendait compte de la monstruosité des ordres reçus. Il n’a pourtant pas désobéi. À partir du témoignage, la journaliste fait un éblouissant travail d’investigation des autres témoins de l’époque, dont elle a retrouvé la trace et qu’elle a interrogés pour faire se recouper les souvenirs – et parfois, les éclairer les uns par les autres, mettant au jour les difficultés propres au souvenir pour les survivants. Un chapitre historiquement très fouillé porte sur l’implication de l’église chrétienne dans le régime, et rappelle les quelques prêtres qui ont résisté, au péril de leur vie. On comprend la difficulté de juger les agents du crime, par le soin que l’auteur met à retracer les multiples aliénations, réelles ou supposées telles, qui submergeaient les individus, écrasés par la machine politique et militaire.

Laurence Rees, Ils ont vécu sous le nazisme, Éd. Perrin, coll. Tempus, 2009.
L’historien anglais décrit par le menu (par les témoignages d’anonymes qu’il a patiemment recueillis) le système politique du nazisme pour montrer comment se faisait la chaine de commandement : Hitler ne commandait pas à proprement parler. Il en allait donc de la responsabilité de chacun d’obéir ou de traduire la direction indiquée dans un sens ou dans un autre. Le sens le plus souvent choisi (voire toujours) s’est trouvé être une exacerbation et un durcissement incroyable. Dans ce livre aussi, on voit l’aliénation inconsciente à laquelle les individus sont soumis, sans pouvoir s’en rendre compte – ce qui ne les déculpabilise pas, mais permet de comprendre la spécificité des régimes totalitaires dans la pression formidable exercée sur les individus.

Michel Terestchenko, Un si fragile vernis d’humanité, La Découverte, 2005.
L’auteur analyse les raisons pour lesquelles un individu est conduit à obéir à un ordre monstrueux, pendant qu’un autre est capable d’y résister. Le livre reprend les témoignages de Stangl, à travers le livre de Gitta Sereny, et le travail fait sur le 101e bataillon de Hambourg, pour les mettre en relation avec l’expérience de Milgram.

Stanley Milgram, Soumission à l’autorité, Calmann-Lévy, 1974.
Le psychologue décrit les diverses modalités de l’expérience faite entre 1950 et 1963 pour tester la résistance à des ordres cruels.

Victor Klemperer, LTI, la langue du IIIème Reich, Albin Michel, Pocket, 1996.
Le philologue allemand, mais juif, raconte sa vie pendant les douze années de nazisme, et analyse chaque jour, à 4h du matin, la déformation de la pensée par le « nouveau langage » instauré insidieusement par les idéologues nazis. Il illustre magistralement et dramatiquement le rapport entre la pensée et le langage, en montrant comment les mots informent notre pensée et, par suite, notre comportement.

Sartre, L’Être et le néant, Tel Gallimard, 2ème partie, sur l’être de la valeur.
Sartre met au jour la structure de l’être de la valeur, ce qui permet de comprendre (en recoupant ce texte avec deux autres : l’Idiot de la famille (tome I, p. 139 et sq.) et un inédit paru dans la revue Les Temps modernes, en juillet, Morale et Histoire, octobre 2005) le fondement subjectif de la morale : pourquoi certains obéissent pendant que d’autres trouvent la force morale de désobéir ? Ces textes permettent de ré-interroger la manière dont le Bien nous est donné, ce qui conduit peut-être à fonder à nouveaux frais la morale.

Les conférences sur l’amour sont en ligne !

Vous pouvez voir ou revoir les interventions des trois journées de réflexion 2011 sur le thème de l’amour ici :

L’amour par Jean-Michel Salanskis

Dialogue autour de l’amour courtois, entre Denis Hüe et Philippe Carpentier

Enregistrements sonores des conférences de Jean-Michel Salanskis, Denis Hüe et Philippe Carpentier, et André Comte-Sponville :

Programme des 3 journées de réflexion 2011 : L’amour