Ateliers populaires de philosophie

Pascal et la pensée du 17e siècle

par Anne Frostin

Dates et horaires : les lundis 17 et 24 novembre, 1 et 8 décembre 2014, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

PRÉSENTATION DE L’ATELIER :

Ces conférences porteront sur Blaise Pascal. Avant tout, il s’agira de montrer la place originale de Pascal dans le XVIIe siècle. La contradiction est le moteur de la pensée de Pascal. On peut définir ce mouvement comme celui de raisons concurrentes qui engendrent de véritables antinomies : grandeur et misère, foi et raison, force et justice, chute et rédemption, esprit de géométrie et esprit de finesse. Cette tension entre des termes qui se nécessitent tout en s’excluant mine toute possibilité de définition univoque et stable. Cet équilibre sans cesse instable est sa marque et nous oblige à démultiplier nos vues et à faire varier les rapports selon les points où nous nous trouvons.
A partir d’une analyse de ce que l’on pourrait appeler un dynamisme permanent des « contraires », nous verrons combien tous les ordres de la réflexion sont perturbés  par ce continuel « renversement ». Citons le fragment 576 (édition Lafuma) « Les deux raisons contraires. Il faut commencer par là sans cela on n’entend rien, et tout est hérétique. Et même à la fin de chaque vérité il faut ajouter qu’on se souvient de la vérité opposée. » Il ne s’agit pas d’un usage moderne de la dialectique, en ce sens où toute thèse et antithèse sont vouées à se dépasser dans une synthèse, qui elle-même devient thèse jusqu’à parcourir la totalité du savoir….Non, nous sommes sans cesse ramenés à des points de vues qui sapent la position conquise. Cette structure duelle travaille toutes les régions d’expérience qu’elles soient celles de la foi, de la science ou de l’anthropologie…Comment concilier l’exigence rationnelle avec l’analyse des prophéties, des miracles. Comment concilier les analyses étonnantes sur l’égalité naturelle de tous les sujets de la société civile et la recommandation de se courber devant le Roi et les Grands ? Comment ordonner la dénonciation de la corruption qui transite l’ordre politique et l’éloge de ce même ordre comme admirable ? Quel juste point de perspective trouver ?
Il est clair qu’une telle dynamique, à condition d’en trouver les possibilités d’énonciations, procure une puissance de vue – au sens le plus littéral – qui permet de saisir la diversité, la singularité et la complexité des relations. Pascal ne cesse d’insister : « La diversité est si ample que tous les tons de voix, les marchers, tousser, moucher, éternuements…Je n’ai jamais jugé d’une chose exactement de même, je ne puis juger d’un ouvrage en le faisant. Il faut que je fasse comme les peintres et que je m’en éloigne, mais non pas trop. De combien donc ? Devinez… » Fragment 558 ( Lafuma)
Nous voudrions nous attacher à suivre et décrire dans le détail cette modalité d’exposition du « renversement continuel du pour au contre » selon l’expression de Pascal dans le fragment 93 des Pensées. Prenons bien acte de ce terme « continuel » qui montre la puissance de cette dynamique où aucune position n’est exclusive ni définitive. L’effort est, à chaque fois, porté sur l’impossibilité de se limiter à la seule validité d’une assertion afin d’être capable de penser la pertinence de la position adverse et ne pas succomber à l’idolâtrie d’un point de vue fixe sans rester pour autant dans la situation d’égalité des thèses puisqu’il ne s’agit en aucun cas de céder à un scepticisme.
Travail difficile pour la raison que Pascal semble traquer et pourchasser dans sa moindre tentation de tomber dans le dogmatisme…Cette « chasse » est souvent jubilatoire pour le lecteur des Pensées, mais quelle place alors laisse-t-elle à notre raison qui s’avère selon les mots de Pascal « ployable en tous sens ». Que pouvons-nous encore dire et faire ?

BIBLIOGRAPHIE :

Notre édition de référence des Pensées :
Louis Lafuma, Oeuvres Complètes L’Intégrale, Le Seuil

Nous consulterons également :
Michel Le Guern, Gallimard, Folio Classique
Emmanuel Martineau, Discours sur la religion, Fayard/ Armand Colin. Titre donné par E Martineau au manuscrit des Pensées, qui reprend le texte des Pensées en le recomposant en discours cohérents.

Commentateurs
Jean Mesnard :
– Les Pensées de Pascal, Sedes
– La culture du XVII siècle
– Les Pensées de Pascal ont trois cents ans
Henri Gouhier : Blaise Pascal. Commentaires.
Vincent Carraud : Pascal et la philosophie
Christian Lazzeri : Force et justice dans la politique de Pascal
Gérard Ferreyrolles : Pascal et la raison du politique
Catherine Chevalley : Pascal. Contingence et probabilités
Gérard Bras et Jean-Pierre Cléro : Pascal, figures de l’imagination
Jean-Pierre Cléro : Pascal

Nous travaillerons particulièrement les fragments des liasses classées (édition de référence : Louis Lafuma)
II. Vanité
III. Misère
V. Raisons des Effets
VII. Contrariétés

Nous ferons également référence à d’autres textes comme : De l’esprit géométrique et l’Art de persuader, La préface de traité du vide, les Provinciales.

CINÉ-PHILO
en relation avec ce thème :
Habemus papam, de Nanni Moretti
Dimanche 7 décembre 2014
présenté par Anne Frostin

Que reste-t-il de l’avenir ?

par Gérard Amicel

Dates et horaires : les lundis 6 et 13 octobre, 3 et 10 novembre 2014, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

Présentation de l’atelier :

La Société bretonne de philosophie poursuit son partenariat avec Court Métrange, le festival international du court métrage insolite et fantastique de Rennes, qui se déroulera au TNB du 16 au 19 octobre 2014. Cette nouvelle édition est placée sous le thème du rétro-futurisme.

Dans notre société postmoderne, l’idéologie du progrès décline. Notre époque a perdu confiance en l’avenir et sent son destin lui échapper. Confronté à la montée de la précarité, dans sa vie professionnelle et familiale, l’individu contemporain peine à se projeter sur le long terme. La crise économique semble interminable. Face à elle, les politiques sont impuissants car complètement dépassés par la vitesse des flux financiers. Les peuples subissent les mutations imposées par le marché mondialisé. L’avenir devenant incertain, les scénarios alarmistes et catastrophistes se multiplient.
Comment sortir de cette dépression collective ? Historiens et sociologues s’accordent généralement sur le diagnostic : l’accélération de l’histoire ne permet plus de s’appuyer sur des valeurs traditionnelles pour configurer le futur. Mais les avis divergent sur les remèdes à employer pour lutter contre cette désynchronisation entre nos expériences et nos attentes. Faut-il forger un homme nouveau, plus rapide et plus souple, capable de s’adapter aux évolutions de son environnement ? Il s’agirait d’utiliser les sciences et les techniques pour améliorer nos capacités physiques et intellectuelles. Cette utopie transhumaniste inquiète pourtant ceux qui dénoncent la fabrication d’un individu flexible et malléable, entièrement soumis à la logique économique. Doit-on, au contraire, tenter de ralentir le système et revenir à des rythmes de vie plus naturels ? C’est le pari des décroissants, qui s’opposent au productivisme au nom du principe de précaution. Seulement, l’écologie profonde est souvent considérée comme une idéologie rétrograde, qui joue sur nos peurs pour freiner la société.
On aurait tort de réduire le problème à une nouvelle querelle des anciens et des modernes. Le but n’est pas de prédire ce qui nous attend, mais de décider ce que nous allons faire, pour assumer l’incertitude du futur. Pouvons-nous retrouver la maîtrise de notre devenir individuel et collectif ? Comment redonner de la consistance à notre présent et de l’épaisseur au temps ?

Bibliographie :

Bachelard G., La dialectique de la durée, Paris, PUF, 1950.
Besnier J.-M., Demain les posthumains, Paris, Pluriel, 2012.
Dupuis J.-P., Pour un catastrophisme éclairé, Paris, Seuil, 2002.
Innerarity D., Le futur et ses ennemis, trad. S. Champeau, Paris, Climats, 2008.
Jonas H., Le principe responsabilité, trad. J. Greisch, Paris, Les éditions du cerf, 1991.
Koselleck R., Le futur passé, trad. J. et M.-C. Hoock, Paris, Ed. de l’EHESS, 1990.
Michon P., Rythmes, pouvoir, mondialisation, Paris, PUF, 2005.
Ricœur P., Temps et récit III – Le temps raconté, Paris, Seuil, 1985.
Revault d’Allonnes M., La crise sans fin, Paris, Seuil, 2012.

Ciné-philo en relation avec ce thème :
Le congrès, de Ari Folman
Dimanche 12 octobre 2014
présenté par Gérard Amicel

L’expérience de l’espace

par Patricia Limido-Heulot

Dates et horaires : les lundis 8,15 et 22 septembre 2014, 18h-20h
Lieu  : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

Présentation de l’atelier :

L’espace fait partie de ces réalités quotidiennes qui, selon Georges Pérec, loin d’être des évidences sont en fait des opacités. Opacité au sens de ce qui est toujours déjà là mais sans être jamais interrogé, sans que sa réalité ni sa nature ne soient questionnées.
Pourtant l’espace est à la fois notre matière et notre forme, ce dans quoi nous vivons et ce que nous créons, ce qui nous habite et ce que nous tissons. Il nous est omniprésent, familier, intime, mais, dès que nous commençons d’y réfléchir, nous sommes bien en peine de clarifier sa nature ou ce qu’il est.
Pour tenter d’éclairer cette réalité énigmatique, nous prendrons un chemin de biais, et nous interrogerons la manière dont les différents arts (peinture, architecture, art des jardins, danse, arts plastiques) s’emparent de l’espace et nous invitent à en faire une expérience à chaque fois singulière et intrigante.

Bibliographie :

Philippe Comar, La Perspective en jeu, Les dessous de l’image, Paris, Découverte Gallimard, 1992
Hubert Damisch, L’Origine de la perspective, Paris, Flammarion, 1987.
Pierre Francastel, Etudes de sociologie de l’art, Paris, Tel Gallimard, 1989
Alexandre Koyré, Du monde clos à l’univers infini (1962) Paris, Gallimard, 2003
Henri Maldiney, Regard Parole Espace, Lausanne, L’Âge d’homme, 1973.
Louis-Michel NOURRY, Les Jardins publics en Province : espace et politique au XIXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1997.
Erwin Panofsky, La Perspective comme forme symbolique (1927), Paris, Minuit, 1976
Georges Pérec, Espèces d’espaces, Paris, Galilée, 1974 (rééd 2000).
Gilles Tiberghien, Land art, Paris, éditions Dominique Carré, 1993 (rééd. 2012)
Paul Zumthor, La Mesure du monde. Représentation de l’espace au Moyen Âge, Paris, Seuil, 1993

Ciné-philo en relation avec ce thème :
Gravity, de Alfonso Cuarón
le 21 septembre 2014
présenté par Patricia Limido-Heulot

Activités du mois de juin 2014

le-destinAtelier populaire de philosophie : Averroès, par Amine Boukerche.
Les lundis 2, 16 et 23 juin 2014, 18h-20h, Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes.

Ciné-philo : Le destin, de Youssef Chahine.
Dimanche 22 juin 2014 à 17h30 au cinéma Le Foyer à Acigné.

 

Parcours grands philosophes : Descartes, avec Pierre Guénancia.
Mercredi 4 juin 2014 à 18h30 aux Champs Libres, salle de conférences Hubert Curien.

Réenchanter le monde, le programme de Bernard Stiegler, par Didier Heulot

Ateliers populaires de philosophie

Septième cycle, les lundis 14 avril, 12, 19 et 26 mai 2014

Réenchanter le monde,
le programme de Bernard Stiegler

par Didier Heulot

Infos pratiques :
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes
Horaires :
les lundis 14 avril, 12, 19 et 26 mai 2014, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Programme des ateliers populaires de philosophie 2013-2014

PRÉSENTATION DE L’ATELIER

Partant de la crise qui est la nôtre, mais qui a commencé avec Ford dans les années 1910 aux États-Unis, le philosophe Bernard Stiegler tente de penser les causes du désenchantement du monde, dont la rationalité financière et économique, entièrement dévolue au marketing, conduit à la catastrophe globale. Montrant que la raison s’est retournée contre elle-même, que le capitalisme étend son pouvoir en se détruisant, que le désir a laissé place à la pulsion en nous laissant désaffectés et démis de nos existences, Bernard Stiegler propose un réenchantement du monde. Il nécessite, à ses yeux, de penser la technologie industrielle comme un pharmakon, à la fois poison et remède, afin de « refonder la société » et de lutter « contre le règne de l’ignorance ». La « valeur Esprit » doit devenir un objet d’investissement technique, financier et politique.

Quel est ce monde désenchanté dont nous parle Bernard Stiegler ? Quel est son diagnostique ? Quelles sont les causes de cette catastrophe ? Quels remèdes y apporter ? Que peut-on encore espérer ?

BIBLIOGRAPHIE :

Bernard Stiegler :

Réenchanter le monde : la valeur esprit contre le populisme industriel, Flammarion, Champs-Essais, 2006.
De la misère symbolique, Flammarion, Champs-Essais, 2013.
La télécratie contre la démocratie, Flammarion, Champs-Essais, 2008.
Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue, de la pharmacologie, Bibliothèque des savoirs, 2010.
Pharmacologie du Front national, Flammarion, Bibliothèque des savoirs, 2013.
Mécréance et discrédit, Vol. 1. La décadence des démocraties industrielles ; Vol. 2. Les sociétés incontrôlables d’individus désaffectés ; Vol. 3. L’esprit perdu du capitalisme, Galilée, 2004-2206.
Pour une nouvelle critique de l’économie politique, Galilée, 2009.

Max Horkheimer et Theodor W. Adorno :

La Dialectique de la raison, Gallimard, Tel, 1974.

Une histoire de la vérité, par Nathalie Monnin

Ateliers populaires de philosophie

Sixième cycle, les lundis 17 et 24, 31 mars, et 7 avril 2014

Une histoire de la vérité

par Nathalie Monnin

Infos pratiques :
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes
Horaires :
les lundis 17 et 24, 31 mars, et 7 avril 2014, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09

Programme des ateliers populaires de philosophie 2013-2014

Personne n’aime être l’objet d’une tromperie ou d’un mensonge. En général, nous attendons et réclamons La Vérité : des scientifiques, qu’ils nous disent ce qu’il en est du monde, pour de vrai ; de nos proches, qu’ils nous disent toujours la vérité sur ce qu’ils ont fait ou dit ; des hommes politiques, qu’ils ne mentent pas, tiennent leurs promesses, et fassent les vrais (donc, bons) choix pour améliorer nos situations ; des policiers, qu’ils trouvent le véritable assassin ; etc. Il semble que toutes nos actions, nos activités et nos réflexions soient entièrement imprégnées, sans qu’on le sache clairement, de l’idée de vérité. Pourquoi donc ? Qu’entendons-nous exactement par « vérité » et qu’en attendons-nous ? Dans quelle mesure et jusqu’à quel point nous constitue-t-elle ? Est-elle de l’ordre d’un besoin ou une exigence rationnelle ?
Qu’un homme politique ne tienne pas ses promesses une fois élu, et nous le traitons de menteur. Est vrai ce qui ne change pas, ce qui tient dans le temps, identique à lui-même, et quelles que soient les conditions. La science, en ce sens, nous paraît être un bon modèle pour nous dire ce qui est vrai. Et pourtant, l’histoire des sciences est plus l’histoire de ses erreurs que de la vérité. Si la vérité est ce qui ne change pas, on a bien souvent changé de vérité au cours de l’histoire, tant scientifique, politique, morale ou dans nos simples existences. Ainsi, loin que la vérité se confonde avec une sorte d’éternité immuable, ne faut-il pas lui accorder un caractère historique, une véritable histoire, faites de changements et de ruptures ? Certes, l’expression « une histoire de la vérité » nous choque, tant la vérité renvoie à l’immuable : on ne voit pas comment faire l’histoire de l’immuable ni quel sens une telle histoire pourrait avoir. Il faut pourtant bien se demander si la notion de vérité n’est pas aussi elle-même historique.
Ainsi, nous analyserons d’abord en détail ce qu’on entend par vérité. Nous rapporterons ensuite cette analyse au domaine des sciences, de la morale et de la politique, pour comprendre enfin ce qu’on peut espérer de vrai en ce moment, et si cet espoir peut avoir du sens.

Bibliographie :

– Platon, République VI 509a et ss, et VII (début)
– Descartes, Discours de la méthode – Règles pour la direction de l’esprit.
– Michel Foucault, L’origine de l’herméneutique de soi – Conférences prononcées à Dartmouth College, 1980, Vrin, coll. Philosophie du présent, 2013
– Henri Atlan, À tort et à raison, Seuil, coll. Sciences, 1986
– W. James, Le pragmatisme, Champs Flammarion
– Bergson, articles « Le possible et le réel » et « Introduction (première partie) » (sur les effets rétroactifs du jugement vrai), dans La pensée et le mouvant.
– Carnap, Les fondements philosophiques de la physique
– Jacqueline Russ, La marche des idées contemporaines, Un panorama de la modernité, Armand Colin, 1994
Les philosophes et la science, sous la direction de Pierre Wagner, Gallimard, Folio essais, 2002
– Sartre, Vérité et existence, Gallimard, NRF essais, 1989
– Nietzsche, Le livre du philosophe, III, « Introduction théorétique sur la vérité et le mensonge au sens extra-moral »

Filmographie :

La vérité, de Clouzot
Agora, film d’Alejandro Amenabar, qui passera le 6 avril : l’histoire d’Hypatie d’Alexandrie. Sur cette savante du Vème siècle après JC, on pourra lire :
– Maria Dzielska, Hypatie d’Alexandrie, éd. Des femmes, 2010.
– Jean-Pierre Luminet, Le bâton d’Euclide : le roman de la bibliothèque d’Alexandrie
– Luciano Canfora, La véritable histoire de la bibliothèque d’Alexandrie, Desjonquères, 1986.

Bibliographie détaillée par atelier :

1) Ce que nous entendons par vérité. (La vérité, histoire de désir.)

– Platon, République, VI 509a et ss, et VII (début)
Lire Platon, sous la direction de Luc Brisson
– Descartes, Règles pour la direction de l’esprit,
– Descartes, Discours de la méthode, Première et deuxième parties.
– Pierre Guenancia, Lire Descartes, Folio essais
– Michio Kobayashi, La philosophie naturelle de Descartes, Vrin, 1993 (sur la science de Descartes).
– Lévi-Strauss, Race et histoire

2) Les sciences et la vérité : toute une histoire.

Les philosophes et la science, sous la direction de Pierre Wagner, Folio essais (première partie chap. V, sur Carnap)
– Bruno Jarrosson, Invitation à la philosophie des sciences, Seuil, Points Sciences, 1992 (2ème partie en particulier, sur les mathématiques).
– Jacqueline Russ, La marche des idées contemporaines, Un panorama de la modernité, Armand Colin, 1994
– Bernard d’Espagnat, À la recherche du réel, Presses Pocket, 1981
– Carnap, Les fondements philosophiques de la physique (I, 4 : la méthode expérimentale).
– Bachelard, La formation des concepts scientifiques

3) Penser la réalité à partir d’elle-même : Bergson.

– Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience
– Bergson, La pensée et le mouvant
– F. Worms, Bergson ou les deux sens de la vie (analyse des 4 grandes œuvres de Bergson).
– D. Lapoujade, Puissances du temps – versions de Bergson, Éd. de Minuit, 2010 (réflexions sur les fondamentaux de la pensée de Bergson qui suppose déjà une bonne connaissance du philosophe).

4) La vérité, entre relativisme et absolutisme : le pluralisme de W. James.

– Bergson, article sur W. James dans La pensée et le mouvant.
– W. James, Le pragmatisme
– W. James, La signification de la vérité.
– D. Lapoujade, Empirisme et pragmatisme

L’interprétation, par Michel Poitevin

Ateliers populaires de philosophie

Cinquième cycle, les lundis 3, 10, 17 et 24 février 2014

L’interprétation

par Michel Poitevin, professeur de philosophie au Lycée Joseph Savina de Tréguier

Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes
Horaires :
les lundis 3, 10, 17 et 24 février 2014, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09

Programme des ateliers populaires de philosophie 2013-2014

Tout homme désire naturellement comprendre. Ce désir de sens s’accomplit-il dans un effort d’explication ou dans une tentative d’interprétation? Nous examinerons d’abord cette alternative à travers le dialogue intitulé “Ion”, où Platon soumet l’interprétation au tribunal de la raison. Puis nous nous interrogerons sur l’interprétation des rêves. Nous examinerons ensuite l’opposition entre l’interprétation pascalienne de la nature et l’explication causale défendue par Spinoza. Enfin nous réfléchirons sur le mythe envisagé comme discours porteur de sens et de vérité.

Bibliographie :

– Platon : Ion (l’interprétation comme inspiration et comme délire esthétique), GF
– P. Ricoeur : De l’interprétation, Livre I, « Problématique : situation de Freud » (p.13-66) ; Livre II, chap. II, Le travail du rêve et le travail de l’exégèse (p. 95-114) ; Seuil, Points Essais
– Stanguennec André : La morale des Lettres, Vrin , Paris 2005
– Georges Dumézil : “… Le Moyne noir gris dedans Varennes”. Sotie nostradamique,
suivi de Divertissement sur les dernières paroles de Socrate, Paris, Gallimard, 1984.
– Spinoza : Ethique, Appendice à la première partie : De Dieu

Voir aussi le Ciné-philo « A dangerous method  » de David Cronenberg, dimanche 23 février à 17h30 au cinéma Le Foyer à Acigné, présenté par Gérard Amicel.

Quelle histoire pour quelle mémoire ? Quelle mémoire pour quelle histoire ? par Yvan Droumaguet

Ateliers populaires de philosophie

Quatrième cycle, les lundis 6, 13, 20 et 27 janvier 2014

Quelle histoire pour quelle mémoire ?
Quelle mémoire pour quelle histoire ?

par Yvan Droumaguet

Infos pratiques :
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes
Horaires :
les lundis 6, 13, 20 et 27 janvier 2014, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09

Programme des ateliers populaires de philosophie 2013-2014

Présentation de l’atelier :

Entre mémoire et histoire, les liens sont multiples et complexes. Les deux se rapportent au passé mais l’histoire se veut être une science là où la mémoire renvoie à un vécu. Quel rôle joue la mémoire dans l’écriture de l’histoire ? Quel est celui de l’histoire dans la conservation d’une mémoire du passé ?
Si la mémoire est d’abord celle d’un sujet singulier, celui-ci se trouve relié à d’autres sujets dans une communauté d’existence. Peut-on alors parler de mémoire collective qui, en retour, confère à cette communauté son identité ? Quel rôle joue, de son côté, l’histoire dans la constitution de cette mémoire partagée, facteur d’identité ?
D’autre part, la mémoire sélectionne, elle est inséparable de l’oubli. Dans l’histoire, comment s’opère le choix, selon quels critères ? A l’échelle de l’individu, l’oubli peut être refoulement inconscient, en est-il de même à l’échelle des sociétés ? Que devient ce dont nous n’avons pas, ou plus, le souvenir ?
On peut aussi noter ce paradoxe qu’alors que l’histoire contemporaine, dans sa visée scientifique, semble faire moins de place au témoignage, et donc à la mémoire, on n’a jamais autant parlé de travail de mémoire, de lieux de mémoire, jamais autant fait de commémorations. Qu’en est-il du « devoir de mémoire » ? En quoi et de quoi se souvenir serait-il un devoir, et dans quel but ?
Pourquoi n’y aurait-il pas de même un devoir d’oubli ? D’ailleurs, le passé qu’il faut ne pas oublier implique un passé que l’on oublie. Se souvenir, mais pourquoi ? Pour ne pas répéter les erreurs passées ? Pour construire une humanité meilleure ? On fait, le plus souvent, état du « devoir de mémoire » en rapport aux grands crimes contre l’humanité commis au siècle dernier, et particulièrement à la barbarie nazie ; or, la barbarie est-elle uniquement affaire de régime politique et d’idéologie ? N’est-ce pas dans l’humanité elle-même, c’est-à-dire en chacun de nous, que réside cette barbarie et la lutte pour la civilisation, souvent confondue avec celle pour la démocratie, n’est-elle pas, plus profondément, un combat que chacun doit mener contre lui-même ?

Bibliographie :

Henri Bergson : Matière et mémoire (Quadrige / PUF).
Primo Levi : Les naufragés et les rescapés, Quarante ans après Auschwitz  (Arcades/ Gallimard).
Keith Lowe : L’Europe barbare, 1945-1950   (Perrin, 2013). Cet ouvrage d’un historien anglais (titre original : Savage Continent, Europe in the Aftermath of World War II, 2012) montre, de façon très documentée, que la barbarie ne s’est pas arrêtée à la défaite des nazis en 1945 mais qu’elle s’est manifestée dans toute l’Europe dans les années d’après-guerre.
Krzysztof Pomian : Sur l’histoire  , 1999   (folio histoire).
Paul Ricœur : La mémoire, l’histoire, l’oubli , 2000  (Points / Seuil).
Henry Rousso : Le syndrome de Vichy  de 1944 à nos jours , 1990  (Points / Seuil).
Michel Terestchenko : Un si fragile vernis d’humanité  Banalité du mal, banalité du bien, 2005 (La Découverte / Poche).
Tzvetan Todorov : Les abus de la mémoire , 1995  (Arléa).
Pierre Vidal-Naquet : Les assassins de la mémoire  « Un Eichmann de papier » et autres essais sur le révisionnisme , 1987, (La Découverte / Poche)

Les philosophes sont-ils des écrivains ? Les écrivains sont-ils des philosophes ? par Denis Kermen

Ateliers populaires de philosophie

Infos pratiques :
ATTENTION NOUVEAU LIEU !
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes
Horaires :
les lundis 25 novembre, 2, 9 et 16 décembre 2013, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09

Programme des ateliers populaires de philosophie 2013-2014

Troisième cycle, les lundis 25 novembre, 2, 9 et 16 décembre 2013

Les philosophes sont-ils des écrivains ?
Les écrivains sont-ils des philosophes ?

par Denis Kermen

Présentation de l’atelier :

Non seulement écriture littéraire et écriture philosophique semblent distinctes, mais encore elles s’opposent sur bien des points. Là où le philosophe doit exposer avec « clarté et distinction » les idées, là où il argumente et même parfois entend démontrer, l’écrivain, lui, aime assez la langue pour lui faire davantage confiance et laisse penser les mots plus qu’il ne les dirige. En un mot ce que Platon déjà nommait « la rectitude des mots » semble ordonner la philosophie à un discours de vérité, alors que la littérature opère avec la magie du verbe, sans prétendre démontrer une thèse.
Pourtant, certains philosophes ont été des écrivains, parfois à côté de leur œuvre philosophique, parfois même en elle.
Pourtant, certains écrivains sont des penseurs qui ne le cèdent en rien, dans la profondeur et l’originalité des idées, aux philosophes eux-mêmes.
On tentera de suivre quelques parcours : Pascal, Rousseau, Dostoïevski, Proust, Sartre…, et d’établir chemin faisant quelques critères pour examiner en quoi l’écriture philosophique génère en elle même des règles qui ne la relèguent pas aux confins de la littérature.

Bibliographie :

Dinah Ribard, Raconter, Vivre, Penser : histoires de philosophes, 1650-1766, Vrin.
Jean Starobinski, La Transparence et l’obstacle, Tel Gallimard.
Mikhaïl Bakhtine, La Poétique de Dostoïevski, Seuil, Essais.