Archives mensuelles : mars 2014

Ciné-philo. Dimanche 6 avril 2014 : Agora, d’Alejandro Amenábar

Ciné-Philo

Dimanche 6 avril 2014 à 17h30 au cinéma Le Foyer à Acigné :

Agora, d’Alejandro Amenábar

Agora

En relation avec le thème « Une histoire de la vérité »
Présenté par Nathalie Monnin

 Agora, (2h02 – 2010),

D’Alejandro Amenábar avec Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac.

IVème siècle après Jésus-Christ. L’Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l’aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l’amour d’Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d’être affranchi s’il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants…

(l’entrée est au tarif du cinéma)

Site du cinéma Le Foyer à Acigné : www.cinemalefoyer.fr

 

Une histoire de la vérité, par Nathalie Monnin

Ateliers populaires de philosophie

Sixième cycle, les lundis 17 et 24, 31 mars, et 7 avril 2014

Une histoire de la vérité

par Nathalie Monnin

Infos pratiques :
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes
Horaires :
les lundis 17 et 24, 31 mars, et 7 avril 2014, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09

Programme des ateliers populaires de philosophie 2013-2014

Personne n’aime être l’objet d’une tromperie ou d’un mensonge. En général, nous attendons et réclamons La Vérité : des scientifiques, qu’ils nous disent ce qu’il en est du monde, pour de vrai ; de nos proches, qu’ils nous disent toujours la vérité sur ce qu’ils ont fait ou dit ; des hommes politiques, qu’ils ne mentent pas, tiennent leurs promesses, et fassent les vrais (donc, bons) choix pour améliorer nos situations ; des policiers, qu’ils trouvent le véritable assassin ; etc. Il semble que toutes nos actions, nos activités et nos réflexions soient entièrement imprégnées, sans qu’on le sache clairement, de l’idée de vérité. Pourquoi donc ? Qu’entendons-nous exactement par « vérité » et qu’en attendons-nous ? Dans quelle mesure et jusqu’à quel point nous constitue-t-elle ? Est-elle de l’ordre d’un besoin ou une exigence rationnelle ?
Qu’un homme politique ne tienne pas ses promesses une fois élu, et nous le traitons de menteur. Est vrai ce qui ne change pas, ce qui tient dans le temps, identique à lui-même, et quelles que soient les conditions. La science, en ce sens, nous paraît être un bon modèle pour nous dire ce qui est vrai. Et pourtant, l’histoire des sciences est plus l’histoire de ses erreurs que de la vérité. Si la vérité est ce qui ne change pas, on a bien souvent changé de vérité au cours de l’histoire, tant scientifique, politique, morale ou dans nos simples existences. Ainsi, loin que la vérité se confonde avec une sorte d’éternité immuable, ne faut-il pas lui accorder un caractère historique, une véritable histoire, faites de changements et de ruptures ? Certes, l’expression « une histoire de la vérité » nous choque, tant la vérité renvoie à l’immuable : on ne voit pas comment faire l’histoire de l’immuable ni quel sens une telle histoire pourrait avoir. Il faut pourtant bien se demander si la notion de vérité n’est pas aussi elle-même historique.
Ainsi, nous analyserons d’abord en détail ce qu’on entend par vérité. Nous rapporterons ensuite cette analyse au domaine des sciences, de la morale et de la politique, pour comprendre enfin ce qu’on peut espérer de vrai en ce moment, et si cet espoir peut avoir du sens.

Bibliographie :

– Platon, République VI 509a et ss, et VII (début)
– Descartes, Discours de la méthode – Règles pour la direction de l’esprit.
– Michel Foucault, L’origine de l’herméneutique de soi – Conférences prononcées à Dartmouth College, 1980, Vrin, coll. Philosophie du présent, 2013
– Henri Atlan, À tort et à raison, Seuil, coll. Sciences, 1986
– W. James, Le pragmatisme, Champs Flammarion
– Bergson, articles « Le possible et le réel » et « Introduction (première partie) » (sur les effets rétroactifs du jugement vrai), dans La pensée et le mouvant.
– Carnap, Les fondements philosophiques de la physique
– Jacqueline Russ, La marche des idées contemporaines, Un panorama de la modernité, Armand Colin, 1994
Les philosophes et la science, sous la direction de Pierre Wagner, Gallimard, Folio essais, 2002
– Sartre, Vérité et existence, Gallimard, NRF essais, 1989
– Nietzsche, Le livre du philosophe, III, « Introduction théorétique sur la vérité et le mensonge au sens extra-moral »

Filmographie :

La vérité, de Clouzot
Agora, film d’Alejandro Amenabar, qui passera le 6 avril : l’histoire d’Hypatie d’Alexandrie. Sur cette savante du Vème siècle après JC, on pourra lire :
– Maria Dzielska, Hypatie d’Alexandrie, éd. Des femmes, 2010.
– Jean-Pierre Luminet, Le bâton d’Euclide : le roman de la bibliothèque d’Alexandrie
– Luciano Canfora, La véritable histoire de la bibliothèque d’Alexandrie, Desjonquères, 1986.

Bibliographie détaillée par atelier :

1) Ce que nous entendons par vérité. (La vérité, histoire de désir.)

– Platon, République, VI 509a et ss, et VII (début)
Lire Platon, sous la direction de Luc Brisson
– Descartes, Règles pour la direction de l’esprit,
– Descartes, Discours de la méthode, Première et deuxième parties.
– Pierre Guenancia, Lire Descartes, Folio essais
– Michio Kobayashi, La philosophie naturelle de Descartes, Vrin, 1993 (sur la science de Descartes).
– Lévi-Strauss, Race et histoire

2) Les sciences et la vérité : toute une histoire.

Les philosophes et la science, sous la direction de Pierre Wagner, Folio essais (première partie chap. V, sur Carnap)
– Bruno Jarrosson, Invitation à la philosophie des sciences, Seuil, Points Sciences, 1992 (2ème partie en particulier, sur les mathématiques).
– Jacqueline Russ, La marche des idées contemporaines, Un panorama de la modernité, Armand Colin, 1994
– Bernard d’Espagnat, À la recherche du réel, Presses Pocket, 1981
– Carnap, Les fondements philosophiques de la physique (I, 4 : la méthode expérimentale).
– Bachelard, La formation des concepts scientifiques

3) Penser la réalité à partir d’elle-même : Bergson.

– Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience
– Bergson, La pensée et le mouvant
– F. Worms, Bergson ou les deux sens de la vie (analyse des 4 grandes œuvres de Bergson).
– D. Lapoujade, Puissances du temps – versions de Bergson, Éd. de Minuit, 2010 (réflexions sur les fondamentaux de la pensée de Bergson qui suppose déjà une bonne connaissance du philosophe).

4) La vérité, entre relativisme et absolutisme : le pluralisme de W. James.

– Bergson, article sur W. James dans La pensée et le mouvant.
– W. James, Le pragmatisme
– W. James, La signification de la vérité.
– D. Lapoujade, Empirisme et pragmatisme

Activités jacquolandines de la SBP

Ces derniers mois, la SBP a développé ses activités à Saint-Jacques-de-la-Lande à l’occasion de deux ateliers.

Un premier atelier sur la culture :

A l’invitation du Centre de la Lande, centre social et socioculturel de Saint-Jacques, Nathalie Monnin et Yvan Droumaguet ont animé un atelier de réflexion sur la culture. Cet atelier avait pour but de préparer les participants aux Rencontres organisées sur le thème « Culture, matière à penser » par l’Observatoire des politiques culturelles, Rennes Métropole, la Ville de Rennes et la Région Bretagne aux Champs Libres le vendredi 22 novembre 2013. Les organisateurs ont, en effet, eu la très bonne initiative d’associer à ces Rencontres le centre social de Saint-Jacques ainsi, d’ailleurs, que deux classes de lycéens et leurs professeurs de philosophie, membres de la SBP, Sandrine Servy et Amine Boukerche.

L’atelier, au Centre de la Lande, s’est déroulé sur deux séances, d’environ deux heures chacune.

Lors de la première, le 8 novembre, nous avons cherché, en partant de son étymologie, à clarifier les divers sens de la notion de culture, par exemple en examinant le rapport de la culture à la nature ou en distinguant la culture comme idéal d’humanité et le fait culturel tel qu’il se manifeste dans et par la diversité des cultures.

Lors de la seconde, le 15 novembre, nous sommes partis de certaines des questions au programme des Rencontres du 22. Cela a conduit à réfléchir sur l’idée de nature humaine, sur le rapport du corps et de l’esprit, celui du langage,et des langues, à la pensée ou encore sur la liberté.

Cet atelier, auquel ont pris part une dizaine d’habitants de Saint-Jacques, a donné lieu, à chaque fois, à des échanges vivants et instructifs. Les participants ont exprimé le sentiment que cela leur avait vraiment apporté quelque chose et l’envie de renouveler l’expérience.

La réussite de cet atelier doit aussi beaucoup à la forte implication et à l’important travail effectué à chacune de ses étapes d’Hélène Durand, animatrice au Centre de la Lande, et de Fabienne Godet, de la médiathèque Lucien Herr.

Un second atelier sur l’autorité :

Toujours à Saint-Jacques mais, cette fois, à l’Epi-Condorcet, le 25 février dernier, de 9h à 11h30, Yvan Droumaguet a animé un atelier sur l’autorité, à l’invitation d’Estelle Lebras, responsable de « La pause des parents » où, chaque mardi, des parents (surtout des mères) viennent, dans un cadre convivial, parler des problèmes rencontrés dans les rapports à leurs enfants.

Cet atelier avait été préparé au cours des précédents mardis, par Estelle et sa collègue Malicka. Son objet était d’aider ces parents à prendre un peu de recul et à mieux comprendre leurs difficultés dans des situations souvent vécues de manière douloureuse avec, aussi, des sentiments d’impuissance et de culpabilité.

Clarifier ce que l’on entend par autorité, en prenant appui sur l’essai d’Hannah Arendt, Qu’estce que l’autorité ?, a été le point de départ d’une réflexion conduite principalement autour de deux questions essentiellement liées. D’une part, s’il n’y a pas autorité sans inégalité, l’autorité est-elle encore possible dans une culture démocratique dominée par l’égalité ? D’autre part, comment fonder une autorité parentale quand les enfants sont reconnus, à la fois, comme des mineurs à protéger et des sujets détenteurs de droits ?

Sept parents, dont un père, étaient présents et, au terme des échanges qui ont duré plus longtemps que prévu, tous ont trouvé cet atelier éclairant et utile. Ces parents, éloignés de toute culture philosophique, se sont aperçus que la philosophie ne leur était pas inaccessible et qu’elle pouvait les aider à mieux comprendre leur vie.

En conclusion, deux très bonnes expériences, à renouveler !!