Ateliers populaires de philosophie
Pour des raisons matérielles, la première séance des ateliers populaires de philosophie aura lieu le lundi 19 septembre 2011 de 18h à 20h au lycée Emile Zola à Rennes.
Premier cycle, du lundi 19 septembre au lundi 3 octobre 2011
La métaphysique
par Denis M.Kermen
Professeur de philosophie en classes préparatoires au lycée Chateaubriand à Rennes
Infos pratiques :
Lieu : Auditorium Paul Ricœur au lycée Zola, Avenue Janvier, Rennes
Horaires : tous les lundi, 18h-20h (hors vacances scolaires)
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 06 11 14 23 70
Programme des ateliers populaires de philosophie 2011-2012
Présentation de l’atelier :
Avant  le temps, qu’y avait-il ? Comment le vide peut-il occuper l’espace ?  Pourquoi veut-on être libre ? Qui répond à ces questions, dont certaines  sont communes, même aux enfants ? La philosophie ? Oui ; et plus  spécialement : la Métaphysique.
Vieille connaissance ! Le respectable Aristote ( 384 – 322 ac. ) est  l’inventeur de ce qui fut très sérieusement une science jusqu’à l’époque  moderne, où sont nées nos sciences d’aujourd’hui, objectives et  tournées vers l’ici-bas. Mais la Métaphysique n’est pas pour autant  située dans les sphères ! Elle concerne de près notre vie, mais sous un  angle que les occupations et contraintes quotidiennes ne permettent pas  toujours d’entrevoir. Elle ne veut pas connaître ce qui est, mais les  conditions pour être.
À l’origine, un livre, ou plutôt 14 livres d’Aristote qui formaient un  ensemble et que des disciples ont décidé de réunir et de nommer « méta  ta physika » (« biblia »), « les livres qui viennent après les livres de  Physique ». Le mot était né. Et la chose aussi : la Physique (Aristote  est aussi l’auteur d’une Physique) s’intéresse aux réalités sensibles,  observables, naturelles ; la Métaphysique part à la recherche de ce  qu’il y a « après », « l’être en tant qu’être » écrit Aristote,  c’est-à-dire les conditions communes à tout ce qui est. Si je dis : « la  somme des angles d’un triangle est égale à deux angles droits »,  « ce  lit est blanc », ou « l’enfant est un homme », le sens du verbe être ici  utilisé est à chaque fois différent. Le premier c’est la nécessité, le  deuxième la contingence (le lit peut ne pas être blanc), le troisième la  puissance (la potentialité) : l’enfant « est » un homme adulte « en  puissance ».
Si le sens diffère, c’est que l’être lui-même est multiple ; et pourtant  il est unique !  Sur ce postulat, la Métaphysique des anciens grecs a  servi de base à la théologie chrétienne (mais aussi musulmane) à venir.  Mais attention ! l’être en Métaphysique se pense par la raison, elle  seule suffit à dire pourquoi « cela» existe plutôt que non, et ainsi  plutôt qu’autrement. Si l’être est un et multiple, c’est que les  conditions de son existence sensible sont différentes selon le temps et  l’espace : l’arbre, à dix ans et à cent ans est-il le même ? Et  l’animal ? Et l’homme ? Kant (1724-1804) dit ainsi que le temps n’est  pas dans les choses comme le ver dans le fruit ou la fatigue dans l’âme,  mais qu’il est le « comment » je perçois les choses, intérieurement ;  pareil pour l’espace, mais extérieurement.
L’âme, parlons-en. Est-elle mortelle, avec le corps, ou immortelle ? Et  si elle est immortelle, où était mon âme avant d’être en moi ? À toutes  ces questions, métaphysiques et spirituelles, on peut en substituer une  autre, plus basique et plus simple : qu’est-ce que l’âme ? L’esprit, la  sensibilité ? On hésite, parce que la vie intellectuelle et la vie  affective sont souvent liées. En tout cas, l’âme est ce qui n’est pas le  corps, mais uni à lui, et indissociable, au point que rien de ce qui  est l’un n’est étranger à l’autre. L’âme est dans le corps comme le sel  dans la mer, écrit  joliment Leibniz . Mais on pourrait aussi proposer  une définition plus moderne : l’âme, c’est l’ensemble de mes différences  (physiques et morales) qui font que je suis une « personne »,  absolument irréductible à une autre personne… Les problèmes de  bio-éthique ne sont pas loin !
Bibliographie
ARISTOTE, Métaphysiques
DESCARTES,  Méditations métaphysiques
LEIBNIZ,  Discours de Métaphysique
KANT,  Critique de la Raison Pure
NIETZSCHE,  Par-delà Bien et Mal
HEIDEGGER,  « Qu’est-ce sue la Métaphysique ? » in Questions, I