Archives mensuelles : septembre 2011

Ciné-Philo 4 octobre 2011 : Le sacrifice, d’Andreï Tarkovski

Ciné-Philo

Mardi 4 octobre 2011 à 20h30 au cinéma Le Foyer à Acigné :

Le sacrifice, d’Andreï Tarkovski


En relation avec le thème « La métaphysique ».
Présenté par Denis-M Kermen.

(l’entrée est au tarif du cinéma)

Présentation :

Andréï Tarkovski

Fils du grand poète Arseni Tarkovski, formé au VGIL, l’école de cinéma de Moscou, Andréï Tarkovski (1932-1986) devient l’une des figures majeures du cinéma soviétique aux yeux du monde entier avec L’Enfance d’Ivan (Lion d’or au festival de Venise en 1962), puis avec Andréï Roublev. Il est immédiatement en butte avec la censure dans son propre pays où il fait figure de metteur en scène dissident. La publication de son journal révèle un homme douloureux et révolté, un créateur exigeant toujours plus de lui-même pour donner sens à son art, tel le personnage d’Andréï Roublev, qui devra exercer le talent que Dieu lui a donné pour percer à jour le secret de la cloche, ou celui du Sacrifice qui devra renoncer à tout. Sa position d’auteur dans un cinéma d’Etat l’empêchant de poursuivre sa création, Tarkovski choisit l’exil vers l’Europe de l’Ouest et réalise deux films consacrés aux thèmes du sacrifice et du renoncement : Nostalghia et le Sacrifice. La maladie le terrasse à Paris, à l’âge de 54 ans, alors qu’il n’est parvenu à mettre en scène que 7 films… bien peu par rapport à tous ceux qu’il portait en lui. [source : Tarkovski, Michel Chion, Les Cahiers du Cinéma, 2008]

Empreintes d’une pensée orthodoxe slave et de panthéisme, ses œuvres explorent le basculement de l’Homme vers la folie ou tentent de franchir la frontière ténue séparant l’imaginaire du rationnel, créant une imagerie hypnotique et visionnaire où s’entrelacent tout un réseau de symboles d’origine païenne ou chrétienne et une série de figures poétiques alliant le profane et le sacré. La spiritualité, la présence de la terre et son union prophétique avec les trois autres éléments de la vie (eau, feu et air), la solitude des êtres, leurs rêves, leurs fantasmes, leur imagination et leurs tourments existentiels sont des thèmes chers à Tarkovski.
[source : Wikipédia]

Le Sacrifice (Offret) est le septième long métrage et dernier film du réalisateur soviétique Andreï Tarkovski, sorti sur les écrans en 1986.

C’est une méditation sur l’importance de la parole, de la parole donnée, de la prière.

Synopsis

Alexandre est un ancien comédien qui vit avec sa famille sur une île au large des côtes suédoises. Pour son anniversaire, il plante un arbre sec au bord de la mer. Son petit garçon de six ans l’accompagne. Il ne peux plus parler suite à une opération du cou. Alexandre raconte à son fils l’histoire d’un vieil homme qui plante un arbre sec en haut d’une montagne. Et que chaque jour, cet homme gravit la montagne pour l’arroser. Un beau jour, l’arbre était couvert de fleurs. Le facteur Otto arrive et lui remet un télégramme. Il médite sur le nain dans le Zarathoustra de Nietzsche. Pendant que les invités à la fête arrivent à la maison, Alexandre expose sa pensée sur l’état de la civilisation, le progrès scientifique, et l’impuissance à agir des humains.
La fête se prépare. Pendant que les deux femmes de maison préparent le repas, Otto offre à Alexandre une vieille carte d’Europe. Otto est un curieux collectionneur. Il recueille tous les faits inexpliqués et singuliers. Il se documente précisément. Adelaïde, la jeune épouse d’Alexandre, comédienne d’origine anglaise, est déçu qu’il ait abandonné sa carrière théâtrale.
Soudain, le ciel s’assombrit, la vaisselle se met à vibrer, les verres tombent, le sol tremble. Les hôtes sont effrayés et stupéfaits. De la télévision on entend une voix qui annonce « Ordre et organisation ! Chacun doit rester à l’endroit où il est, car il n’y a pas d’endroit plus sûr en Europe où chacun se trouve actuellement. » Les programmes sont brutalement interrompus. Victor, un des invités, médecin, calme l’hystérie d’Adelaïde avec une injection. Le petit garçon dort dans sa chambre. La femme de maison Maria et Otto ont disparu.
Alexandre erre désespéré dans la maison. Il se met à prier et promet d’offrir tout ce qui lui est cher, de ne plus dire une seule parole, si tout revient à nouveau comme au matin. Otto revient et convainc Alexandre d’aller chez Maria. Il doit coucher avec elle pour que le monde soit sauvé. Alexandre part à vélo et arrive chez Maria. Il lui dit en pleurant la misère de son existence. Devant son indifférence apparente, il est sur le point de se tirer une balle dans la tête. Maria va vers lui et le console, se déshabille.
Lorsqu’il se lève le lendemain, tout semble être revenu comme avant. Après le petit-déjeuner, sa femme et les invités vont faire une promenade. Alexandre se cache pour rester à la maison. Il allume le feu. La maison brûle avant que le groupe soit rentré. Alexandre est immédiatement emmené de force dans une voiture pour l’asile.
On voit l’enfant arroser l’arbre et parler pour la première fois : « Au commencement était le Verbe. Pourquoi, Papa ? »
[source : Wikipédia]

Site du cinéma Le Foyer à Acigné : www.cinemalefoyer.fr

Programme Ciné-Philo 2011-2012

En partenariat avec le cinéma Le Foyer à Acigné, huit films, en relation avec chacun des thèmes des Ateliers, seront projetés puis suivis d’une courte présentation de l’intérêt philosophique du film par rapport au thème de l’Atelier et d’une discussion avec le public, puis pot de l’amitié, offert par le cinéma.
Site du cinéma : www.cinemalefoyer.fr

Programme 2011-2012

Mardi 4 octobre 2011 à 20h30 : Le sacrifice, de Andrei Tarkovski,
en relation avec le thème « La métaphysique », présenté par Denis M. Kermen.

Mardi 15 novembre 2011 à 20h30 : L’enfant sauvage, de François Truffaut,
en relation avec le thème « La parole et la pensée », présenté par Sandrine Servy.

Mardi 13 décembre 2011 à 20h30 : Emma, de Douglas McGrath,
en relation avec l’Introduction à la philosophie de Spinoza, présenté par Nathalie Monnin.

Mardi 31 janvier 2012 à 20h30 : La Vague, de Dennis Gansel,
en relation avec le thème « Qu’est-ce que penser librement ? », présenté par Nathalie Monnin.

Mardi 20 mars 2012 à 20h30 : Les ailes du désir, de Wim Wenders,
en relation avec le thème « Ce que le poète dit au philosophe », présenté par Denis-M Kermen.

Mardi 24 avril 2012 à 20h30 : Pina, de Wim Wenders,
en relation avec le thème « La philosophie de la danse », présenté par Sandrine Servy.

Mardi 22 mai 2012 à 20h30 : La Planète des Singes : Les origines, de Rupert Wyatt,
en relation avec le thème « L’animal » présenté par Denis M. Kermen.

Mardi 26 juin 2012 à 20h30 : La piel que habito, de Pedro Almodóvar,
en relation avec le thème « L’homme comme maître et possesseur de la nature » présenté par Denis M. Kermen

L’entrée du cinéma est au tarif du cinéma.

La métaphysique, par Denis M. Kermen

Ateliers populaires de philosophie

Pour des raisons matérielles, la première séance des ateliers populaires de philosophie aura lieu le lundi 19 septembre 2011 de 18h à 20h au lycée Emile Zola à Rennes.

Premier cycle, du lundi 19 septembre au lundi 3 octobre 2011

La métaphysique
par Denis M.Kermen
Professeur de philosophie en classes préparatoires au lycée Chateaubriand à Rennes

Infos pratiques :
Lieu : Auditorium Paul Ricœur au lycée Zola, Avenue Janvier, Rennes
Horaires : tous les lundi, 18h-20h (hors vacances scolaires)
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 06 11 14 23 70

Programme des ateliers populaires de philosophie 2011-2012

Présentation de l’atelier :

Avant le temps, qu’y avait-il ? Comment le vide peut-il occuper l’espace ? Pourquoi veut-on être libre ? Qui répond à ces questions, dont certaines sont communes, même aux enfants ? La philosophie ? Oui ; et plus spécialement : la Métaphysique.
Vieille connaissance ! Le respectable Aristote ( 384 – 322 ac. ) est l’inventeur de ce qui fut très sérieusement une science jusqu’à l’époque moderne, où sont nées nos sciences d’aujourd’hui, objectives et tournées vers l’ici-bas. Mais la Métaphysique n’est pas pour autant située dans les sphères ! Elle concerne de près notre vie, mais sous un angle que les occupations et contraintes quotidiennes ne permettent pas toujours d’entrevoir. Elle ne veut pas connaître ce qui est, mais les conditions pour être.
À l’origine, un livre, ou plutôt 14 livres d’Aristote qui formaient un ensemble et que des disciples ont décidé de réunir et de nommer « méta ta physika » (« biblia »), « les livres qui viennent après les livres de Physique ». Le mot était né. Et la chose aussi : la Physique (Aristote est aussi l’auteur d’une Physique) s’intéresse aux réalités sensibles, observables, naturelles ; la Métaphysique part à la recherche de ce qu’il y a « après », « l’être en tant qu’être » écrit Aristote, c’est-à-dire les conditions communes à tout ce qui est. Si je dis : « la somme des angles d’un triangle est égale à deux angles droits », « ce lit est blanc », ou « l’enfant est un homme », le sens du verbe être ici utilisé est à chaque fois différent. Le premier c’est la nécessité, le deuxième la contingence (le lit peut ne pas être blanc), le troisième la puissance (la potentialité) : l’enfant « est » un homme adulte « en puissance ».
Si le sens diffère, c’est que l’être lui-même est multiple ; et pourtant il est unique ! Sur ce postulat, la Métaphysique des anciens grecs a servi de base à la théologie chrétienne (mais aussi musulmane) à venir. Mais attention ! l’être en Métaphysique se pense par la raison, elle seule suffit à dire pourquoi « cela» existe plutôt que non, et ainsi plutôt qu’autrement. Si l’être est un et multiple, c’est que les conditions de son existence sensible sont différentes selon le temps et l’espace : l’arbre, à dix ans et à cent ans est-il le même ? Et l’animal ? Et l’homme ? Kant (1724-1804) dit ainsi que le temps n’est pas dans les choses comme le ver dans le fruit ou la fatigue dans l’âme, mais qu’il est le « comment » je perçois les choses, intérieurement ; pareil pour l’espace, mais extérieurement.
L’âme, parlons-en. Est-elle mortelle, avec le corps, ou immortelle ? Et si elle est immortelle, où était mon âme avant d’être en moi ? À toutes ces questions, métaphysiques et spirituelles, on peut en substituer une autre, plus basique et plus simple : qu’est-ce que l’âme ? L’esprit, la sensibilité ? On hésite, parce que la vie intellectuelle et la vie affective sont souvent liées. En tout cas, l’âme est ce qui n’est pas le corps, mais uni à lui, et indissociable, au point que rien de ce qui est l’un n’est étranger à l’autre. L’âme est dans le corps comme le sel dans la mer, écrit joliment Leibniz . Mais on pourrait aussi proposer une définition plus moderne : l’âme, c’est l’ensemble de mes différences (physiques et morales) qui font que je suis une « personne », absolument irréductible à une autre personne… Les problèmes de bio-éthique ne sont pas loin !

Bibliographie

ARISTOTE, Métaphysiques
DESCARTES, Méditations métaphysiques
LEIBNIZ, Discours de Métaphysique
KANT, Critique de la Raison Pure
NIETZSCHE, Par-delà Bien et Mal
HEIDEGGER, « Qu’est-ce sue la Métaphysique ? » in Questions, I