Que reste-t-il de l’avenir ?

par Gérard Amicel

Dates et horaires : les lundis 6 et 13 octobre, 3 et 10 novembre 2014, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

Présentation de l’atelier :

La Société bretonne de philosophie poursuit son partenariat avec Court Métrange, le festival international du court métrage insolite et fantastique de Rennes, qui se déroulera au TNB du 16 au 19 octobre 2014. Cette nouvelle édition est placée sous le thème du rétro-futurisme.

Dans notre société postmoderne, l’idéologie du progrès décline. Notre époque a perdu confiance en l’avenir et sent son destin lui échapper. Confronté à la montée de la précarité, dans sa vie professionnelle et familiale, l’individu contemporain peine à se projeter sur le long terme. La crise économique semble interminable. Face à elle, les politiques sont impuissants car complètement dépassés par la vitesse des flux financiers. Les peuples subissent les mutations imposées par le marché mondialisé. L’avenir devenant incertain, les scénarios alarmistes et catastrophistes se multiplient.
Comment sortir de cette dépression collective ? Historiens et sociologues s’accordent généralement sur le diagnostic : l’accélération de l’histoire ne permet plus de s’appuyer sur des valeurs traditionnelles pour configurer le futur. Mais les avis divergent sur les remèdes à employer pour lutter contre cette désynchronisation entre nos expériences et nos attentes. Faut-il forger un homme nouveau, plus rapide et plus souple, capable de s’adapter aux évolutions de son environnement ? Il s’agirait d’utiliser les sciences et les techniques pour améliorer nos capacités physiques et intellectuelles. Cette utopie transhumaniste inquiète pourtant ceux qui dénoncent la fabrication d’un individu flexible et malléable, entièrement soumis à la logique économique. Doit-on, au contraire, tenter de ralentir le système et revenir à des rythmes de vie plus naturels ? C’est le pari des décroissants, qui s’opposent au productivisme au nom du principe de précaution. Seulement, l’écologie profonde est souvent considérée comme une idéologie rétrograde, qui joue sur nos peurs pour freiner la société.
On aurait tort de réduire le problème à une nouvelle querelle des anciens et des modernes. Le but n’est pas de prédire ce qui nous attend, mais de décider ce que nous allons faire, pour assumer l’incertitude du futur. Pouvons-nous retrouver la maîtrise de notre devenir individuel et collectif ? Comment redonner de la consistance à notre présent et de l’épaisseur au temps ?

Bibliographie :

Bachelard G., La dialectique de la durée, Paris, PUF, 1950.
Besnier J.-M., Demain les posthumains, Paris, Pluriel, 2012.
Dupuis J.-P., Pour un catastrophisme éclairé, Paris, Seuil, 2002.
Innerarity D., Le futur et ses ennemis, trad. S. Champeau, Paris, Climats, 2008.
Jonas H., Le principe responsabilité, trad. J. Greisch, Paris, Les éditions du cerf, 1991.
Koselleck R., Le futur passé, trad. J. et M.-C. Hoock, Paris, Ed. de l’EHESS, 1990.
Michon P., Rythmes, pouvoir, mondialisation, Paris, PUF, 2005.
Ricœur P., Temps et récit III – Le temps raconté, Paris, Seuil, 1985.
Revault d’Allonnes M., La crise sans fin, Paris, Seuil, 2012.

Ciné-philo en relation avec ce thème :
Le congrès, de Ari Folman
Dimanche 12 octobre 2014
présenté par Gérard Amicel