Archives mensuelles : juillet 2014

L’esprit cartésien

par Denis Kermen

Dates et horaires : les lundis 8, 15, 22 et 29 juin 2015, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

Ciné-philo en relation avec ce thème :
9 mois ferme, de Albert Dupontel
Dimanche 14 juin 2015
présenté par Denis Kermen

Libéralisme et citoyenneté

par Amine Boukerche

Dates et horaires : les lundis 4, 11 et 18 mai et 1er juin 2015, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

PRÉSENTATION DE L’ATELIER :

Les grandes voix autorisées de la science économique et du politique ne cessent de nous le répéter : hors du libéralisme point de salut. Il faudrait libéraliser le travail, la santé, l’éducation, le marché , et toute l’économie  aussi bien au niveau national que mondial.
Idéologie politique majeure du monde moderne, le libéralisme cherche à étendre le plus possible le domaine de la liberté personnelle. Il se présente comme la seule réponse valable au pluralisme des sociétés modernes. Il assigne à l’État le rôle de protéger les libertés individuelles, de ne pas s’immiscer dans la sphère privée et de se contenter de protéger les individus les uns des autres. C’est ainsi que le libéralisme fait la part belle à l’individu.
Mais qu’en est-il du citoyen et de la citoyenneté ? Le libéralisme, même s’il reconnaît aux citoyens le droit de participer à la vie publique, il leur reconnaît aussi le droit de préférer leur vie privée à l’engagement politique. Or, la tradition républicaine a une autre conception de la citoyenneté, car si celle-ci garantit des droits, elle incite aussi le citoyen à accomplir les devoirs nécessaires à la préservation du bien commun. La République, selon le modèle rousseauiste, implique une citoyenneté active qui repose sur une conception morale de la politique, et elle suppose, le cas échéant, de faire passer l’intérêt général avant son intérêt particulier.
Du coup, libéralisme et républicanisme renvoient à deux façons différentes de faire société et semblent s’opposer. La question qui nous occupera alors, durant l’atelier « Libéralisme et citoyenneté » sera de voir si cette opposition est irréductible ou bien si elle peut être dépassée.
L’enjeu est de taille face aux conséquences économiques, sociales et politiques du libéralisme qui ne cesse de gagner du terrain et une crise de la citoyenneté qui tend, de plus en plus, à céder la place à un individualisme triomphant.

BIBLIOGRAPHIE (à titre indicatif) :

  • Aristote, Les politiques, Paris, GF-Flammarion, 1990
  • J.J. Rousseau, Du Contrat Social, Paris, GF-Flammarion,1992,
  • J.J. Rousseau, Émile ou de l’éducation, Paris, GF-Flammarion,1992
  • Thomas Hobbes, Léviathan, Paris, Ed. Sirey, 1983
  • J. Locke, Deux traités du gouvernement civil, Paris, GF-Flammarion,1992
  • Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Paris, Gallimard, 1976.
  • Benjamin Constant, Écrits politiques, Paris, Gallimard, 1997
  • P. Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, Paris, Hachette, 1988.
  • Nozick , Anarchie, Etat et utopie, Paris, PUF, 1988
  • John Rawls, Théorie de la justice, Paris, Le Seuil, 1987.
  • Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris, GF-Flammarion,1981
  • Nicolas Tenzer, Philosophie politique, Paris, Puf, 1994

Ciné-philo en relation avec ce thème :
Le Capital, de Costa-Gavras
Dimanche 17 mai 2015
présenté par Amine Boukerche

La morale : de quoi parle-t-on ?

par Arnaud Guilloux

Dates et horaires : les lundis 9, 16 et 30 mars et 27 avril 2015, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

PRÉSENTATION DE L’ATELIER

Le but de cet atelier est de s’interroger sur le sort assez paradoxal fait à la morale dans notre société et dans notre culture. Si en effet les hommes politiques n’hésitent pas en s’en emparer1 ou à la mettre au cœur de programmes scolaires2, la référence aux droits fondamentaux des individus ( liberté, respect) remplit plus facilement le rôle de point de repère pour tous. Ceux qui prennent un point de vue moral – impliquant les idées de bien et de mal – sont assez vite soupçonnés de vouloir imposer leurs valeurs. Or chacun sait, ou est supposé savoir, qu’il ne peut y avoir dans ce domaine aucune objectivité, et que la morale ne peut relever que d’un libre choix personnel. En bref la morale, comme la religion, devrait rester une « affaire privée », sauf pour ce qui touche au respect des autres.

Tout cela irait bien si, dans le même temps, on ne posait pas la nécessité de reconnaître et de défendre des « valeurs communes », de se soucier du « vivre-ensemble », de prendre conscience de la « dimension éthique » d’un certain nombre de nos choix3. Tout irait encore mieux si on ne constatait pas que, dans l’exercice ordinaire du droit, on ne peut pas échapper à des considérations morales plus ou moins explicites. C’est le cas par exemple dans le droit des affaires familiales.
Se référer à la morale est-ce nécessairement chercher à imposer une morale ? Y-a-t-il un sens à se demander objectivement ce qu’il est moralement bien de faire ?

Dans cet atelier, on essaiera d’abord de clarifier les difficultés que soulève la délimitation d’un domaine propre à la morale par opposition au domaine du droit, et à celui appelé désormais, de manière plus ou moins claire, l’éthique.

Cela conduira à s’interroger, ensuite, sur ce que présuppose l’assimilation d’une morale à la position de valeurs, et enfin, sur la possibilité de sortir des conflits de valeurs par la reconnaissance de principes. Ces principes délimiteraient alors des choix possibles de valeurs. Dans cette réflexion on s’appuiera sur une lecture du chapitre 9 de Science et Religion de Bertrand Russell.

Trois questions émergeront : Chacun peut-il choisir ses valeurs morales ? Peut-on se passer d’une référence au « bien » ? Que peut être une morale minimale ?

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

– Bertrand Russell, Science et Religion, Folio essais Gallimard
– Ruwen Ogien, L’éthique aujourd’hui, Folio essais Gallimard 2007
– Léon Trotski, John Dewey, Leur morale et la nôtre, La découverte 2014
– Paul Clavier, Qu’est-ce que le bien ?, Chemins Philosophiques, Vrin 2010
– Monique Canto-Sperber, Ruwen Ogien, La philosophie morale, collection Que Sais-Je ?, PUF 2010
– Eric Favey et Guy Coq, Pour un enseignement laïque de la morale, le comptoir des idées, Privat 2014

1 Voir le discours de Nicolas Sarkozy au Palais du Latran en 2007. Facile à trouver sur internet.

2 Voir les propositions pour un enseignement moral et civique in Pour un enseignement laïque de la morale (bibliographie)

3 Voir les questions dites bioéthiques.

CONFÉRENCE EN LIEN AVEC L’ATELIER :

CRISE DE LA CROISSANCE, RICHESSE ET VALEUR
Vendredi 13 mars 2015 à 20h à l’université populaire de Vitré aura lieu une conférence-débat avec Jean-Marie Harribey (Prof. agrégé de sciences économiques et sociales à l’université Montesquieu-Bordeaux 4, membre du conseil scientifique d’ATTAC, de la fondation Copernic et membre des économistes atterrés)

TÉLÉCHARGER LE TEXTE DE L’ATELIER :

La morale, de quoi parle-t-on ? Atelier 1
Atelier 1
La morale, de quoi parle-t-on ? Atelier 3
Atelier 3

 

 

 

 

Ciné-philo en relation avec ce thème :
D’une vie à l’autre, de Georg Maas
Dimanche 29 mars 2015
présenté par Arnaud Guilloux

Philosophie des sciences. Quelques questions d’épistémologie

Par Sandrine Servy

Dates et horaires : les lundis 2 et 23 février, 2 mars 2015, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

PRÉSENTATION DE L’ATELIER

Il s’agira, au cours de ces 3 ateliers, de proposer une introduction à l’épistémologie et aux questions qui lui sont spécifiques.
Dans un premier temps nous reviendrons sur la définition même de l’épistémologie et sur l’extension de son champ au regard de la compréhension plus ou moins large qu’on lui reconnaît selon qu’on la renvoie à l’étude des modalités de la connaissance en générale ou qu’on la spécialise comme philosophie des sciences. Nous distinguerons alors la connaissance
commune et les connaissances scientifiques dans l’histoire et nous arrêterons sur certains aspects de l’histoire des sciences et de l’histoire des mentalités.
Ensuite seulement nous adopterons une optique plus spécialisée sur la philosophie des sciences et nous attacherons à quelques grandes questions qui se rencontrent dans les différents champs disciplinaires (mathématiques, physique, biologie…) en tentant d’aborder, après avoir évoqué quelques grandes questions classiques, des problématiques plus contemporaines.

BIBLIOGRAPHIE

  • Daniel ANDLER, Anne FAGOT-LARGEAULT et Bertrand SAINT-SERNIN, Philosophie des sciences, Gallimard, 2002.
  • Hervé BARREAU, L’Épistémologie, coll. « Que sais-je ? », PUF, 1990.
  • Textes réunis par Sandra LAUGIER et pierre WAGNER, Philosophie des sciences, coll. « Textes clés de philosophie des sciences », Vrin 2004.
  • Thomas S. KHUN, La structure des révolutions scientifiques, Champs, Flammarion, 1983.
  • Gaston BACHELARD, La formation de l’esprit scientifique, Bibliothèque des textes philosophiques, Vrin, 2004.
  • Carl HEMPEL, Éléments d’épistémologie, Armand Colin, 1972.
  • Sous la direction de Soazig LE BIHAN, Précis de philosophie de la physique, coll. « Philosophie des sciences », Vuibert, 2013.

Ciné-philo en relation avec ce thème :
Création, de Jon Amiel
Dimanche 1er mars 2015
présenté par Sandrine Servy

Peut-on ne pas être barbare ? L’humanité, une tâche impossible ?

par Yvan Droumaguet

Dates et horaires : les lundis 5, 12, 19 et 26 janvier 2015, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

PRÉSENTATION DE L’ATELIER :

La « barbarie » nous fait horreur et nous fait peur. Nous la ressentons comme la plus grande des menaces pour la survie de l’humanité parce qu’elle en est la négation absolue. Mais, si la barbarie nous horrifie tant, n’est-ce pas aussi parce que nous ne pouvons la comprendre ?
Nous jugeons inhumains les actes barbares, pourtant les « barbares » sont des êtres humains et leurs actes mêmes nous obligent à nous interroger sur ce que nous sommes. Entre barbarie et humanité, où se situe donc la frontière ? Le barbare, c’est l’absolument autre puisque, par ses actes, il s’exclut de l’humanité « civilisée », mais c’est aussi le même et c’est précisément parce qu’il est un humain comme nous que ses actes nous font tant horreur.
Le barbare serait donc humain et inhumain ? En nous demandant si nous pouvons échapper à la barbarie  et ouvrir la voie d’une humanité où la dignité de toute personne serait enfin reconnue, nous ne pourrons éviter d’affronter cette inquiétante mais nécessaire question : le barbare peut-il être chacun d’entre nous ?

BIBLIOGRAPHIE

Montaigne, Essais (notamment Livre 1er, ch. 31 « Des cannibales »)
Primo Levi, Si c’est un homme et  Les naufragés et les rescapés
Levi-Strauss, Race et histoire
Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem
Tzvetan Todorov, Le jardin imparfait.  La pensée humaniste en France et La peur des barbares. Au-delà du choc des civilisations
Michel Terestchenko, Un si fragile vernis d’humanité.  Banalité du mal, banalité du bien.
Keith Lowe, L’Europe barbare, 1945-1950
Dictionnaire historique et critique du racisme (sous la direction de Pierre-André Taguieff)
Dictionnaire de la violence (sous la direction de Michela Marzano)

CINÉ-PHILO
en relation avec ce thème :
Ida, de Pawel Pawlikowski
Dimanche 25 janvier 2015
présenté par Yvan Droumaguet

Pascal et la pensée du 17e siècle

par Anne Frostin

Dates et horaires : les lundis 17 et 24 novembre, 1 et 8 décembre 2014, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

PRÉSENTATION DE L’ATELIER :

Ces conférences porteront sur Blaise Pascal. Avant tout, il s’agira de montrer la place originale de Pascal dans le XVIIe siècle. La contradiction est le moteur de la pensée de Pascal. On peut définir ce mouvement comme celui de raisons concurrentes qui engendrent de véritables antinomies : grandeur et misère, foi et raison, force et justice, chute et rédemption, esprit de géométrie et esprit de finesse. Cette tension entre des termes qui se nécessitent tout en s’excluant mine toute possibilité de définition univoque et stable. Cet équilibre sans cesse instable est sa marque et nous oblige à démultiplier nos vues et à faire varier les rapports selon les points où nous nous trouvons.
A partir d’une analyse de ce que l’on pourrait appeler un dynamisme permanent des « contraires », nous verrons combien tous les ordres de la réflexion sont perturbés  par ce continuel « renversement ». Citons le fragment 576 (édition Lafuma) « Les deux raisons contraires. Il faut commencer par là sans cela on n’entend rien, et tout est hérétique. Et même à la fin de chaque vérité il faut ajouter qu’on se souvient de la vérité opposée. » Il ne s’agit pas d’un usage moderne de la dialectique, en ce sens où toute thèse et antithèse sont vouées à se dépasser dans une synthèse, qui elle-même devient thèse jusqu’à parcourir la totalité du savoir….Non, nous sommes sans cesse ramenés à des points de vues qui sapent la position conquise. Cette structure duelle travaille toutes les régions d’expérience qu’elles soient celles de la foi, de la science ou de l’anthropologie…Comment concilier l’exigence rationnelle avec l’analyse des prophéties, des miracles. Comment concilier les analyses étonnantes sur l’égalité naturelle de tous les sujets de la société civile et la recommandation de se courber devant le Roi et les Grands ? Comment ordonner la dénonciation de la corruption qui transite l’ordre politique et l’éloge de ce même ordre comme admirable ? Quel juste point de perspective trouver ?
Il est clair qu’une telle dynamique, à condition d’en trouver les possibilités d’énonciations, procure une puissance de vue – au sens le plus littéral – qui permet de saisir la diversité, la singularité et la complexité des relations. Pascal ne cesse d’insister : « La diversité est si ample que tous les tons de voix, les marchers, tousser, moucher, éternuements…Je n’ai jamais jugé d’une chose exactement de même, je ne puis juger d’un ouvrage en le faisant. Il faut que je fasse comme les peintres et que je m’en éloigne, mais non pas trop. De combien donc ? Devinez… » Fragment 558 ( Lafuma)
Nous voudrions nous attacher à suivre et décrire dans le détail cette modalité d’exposition du « renversement continuel du pour au contre » selon l’expression de Pascal dans le fragment 93 des Pensées. Prenons bien acte de ce terme « continuel » qui montre la puissance de cette dynamique où aucune position n’est exclusive ni définitive. L’effort est, à chaque fois, porté sur l’impossibilité de se limiter à la seule validité d’une assertion afin d’être capable de penser la pertinence de la position adverse et ne pas succomber à l’idolâtrie d’un point de vue fixe sans rester pour autant dans la situation d’égalité des thèses puisqu’il ne s’agit en aucun cas de céder à un scepticisme.
Travail difficile pour la raison que Pascal semble traquer et pourchasser dans sa moindre tentation de tomber dans le dogmatisme…Cette « chasse » est souvent jubilatoire pour le lecteur des Pensées, mais quelle place alors laisse-t-elle à notre raison qui s’avère selon les mots de Pascal « ployable en tous sens ». Que pouvons-nous encore dire et faire ?

BIBLIOGRAPHIE :

Notre édition de référence des Pensées :
Louis Lafuma, Oeuvres Complètes L’Intégrale, Le Seuil

Nous consulterons également :
Michel Le Guern, Gallimard, Folio Classique
Emmanuel Martineau, Discours sur la religion, Fayard/ Armand Colin. Titre donné par E Martineau au manuscrit des Pensées, qui reprend le texte des Pensées en le recomposant en discours cohérents.

Commentateurs
Jean Mesnard :
– Les Pensées de Pascal, Sedes
– La culture du XVII siècle
– Les Pensées de Pascal ont trois cents ans
Henri Gouhier : Blaise Pascal. Commentaires.
Vincent Carraud : Pascal et la philosophie
Christian Lazzeri : Force et justice dans la politique de Pascal
Gérard Ferreyrolles : Pascal et la raison du politique
Catherine Chevalley : Pascal. Contingence et probabilités
Gérard Bras et Jean-Pierre Cléro : Pascal, figures de l’imagination
Jean-Pierre Cléro : Pascal

Nous travaillerons particulièrement les fragments des liasses classées (édition de référence : Louis Lafuma)
II. Vanité
III. Misère
V. Raisons des Effets
VII. Contrariétés

Nous ferons également référence à d’autres textes comme : De l’esprit géométrique et l’Art de persuader, La préface de traité du vide, les Provinciales.

CINÉ-PHILO
en relation avec ce thème :
Habemus papam, de Nanni Moretti
Dimanche 7 décembre 2014
présenté par Anne Frostin

Que reste-t-il de l’avenir ?

par Gérard Amicel

Dates et horaires : les lundis 6 et 13 octobre, 3 et 10 novembre 2014, 18h-20h
Lieu : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

Présentation de l’atelier :

La Société bretonne de philosophie poursuit son partenariat avec Court Métrange, le festival international du court métrage insolite et fantastique de Rennes, qui se déroulera au TNB du 16 au 19 octobre 2014. Cette nouvelle édition est placée sous le thème du rétro-futurisme.

Dans notre société postmoderne, l’idéologie du progrès décline. Notre époque a perdu confiance en l’avenir et sent son destin lui échapper. Confronté à la montée de la précarité, dans sa vie professionnelle et familiale, l’individu contemporain peine à se projeter sur le long terme. La crise économique semble interminable. Face à elle, les politiques sont impuissants car complètement dépassés par la vitesse des flux financiers. Les peuples subissent les mutations imposées par le marché mondialisé. L’avenir devenant incertain, les scénarios alarmistes et catastrophistes se multiplient.
Comment sortir de cette dépression collective ? Historiens et sociologues s’accordent généralement sur le diagnostic : l’accélération de l’histoire ne permet plus de s’appuyer sur des valeurs traditionnelles pour configurer le futur. Mais les avis divergent sur les remèdes à employer pour lutter contre cette désynchronisation entre nos expériences et nos attentes. Faut-il forger un homme nouveau, plus rapide et plus souple, capable de s’adapter aux évolutions de son environnement ? Il s’agirait d’utiliser les sciences et les techniques pour améliorer nos capacités physiques et intellectuelles. Cette utopie transhumaniste inquiète pourtant ceux qui dénoncent la fabrication d’un individu flexible et malléable, entièrement soumis à la logique économique. Doit-on, au contraire, tenter de ralentir le système et revenir à des rythmes de vie plus naturels ? C’est le pari des décroissants, qui s’opposent au productivisme au nom du principe de précaution. Seulement, l’écologie profonde est souvent considérée comme une idéologie rétrograde, qui joue sur nos peurs pour freiner la société.
On aurait tort de réduire le problème à une nouvelle querelle des anciens et des modernes. Le but n’est pas de prédire ce qui nous attend, mais de décider ce que nous allons faire, pour assumer l’incertitude du futur. Pouvons-nous retrouver la maîtrise de notre devenir individuel et collectif ? Comment redonner de la consistance à notre présent et de l’épaisseur au temps ?

Bibliographie :

Bachelard G., La dialectique de la durée, Paris, PUF, 1950.
Besnier J.-M., Demain les posthumains, Paris, Pluriel, 2012.
Dupuis J.-P., Pour un catastrophisme éclairé, Paris, Seuil, 2002.
Innerarity D., Le futur et ses ennemis, trad. S. Champeau, Paris, Climats, 2008.
Jonas H., Le principe responsabilité, trad. J. Greisch, Paris, Les éditions du cerf, 1991.
Koselleck R., Le futur passé, trad. J. et M.-C. Hoock, Paris, Ed. de l’EHESS, 1990.
Michon P., Rythmes, pouvoir, mondialisation, Paris, PUF, 2005.
Ricœur P., Temps et récit III – Le temps raconté, Paris, Seuil, 1985.
Revault d’Allonnes M., La crise sans fin, Paris, Seuil, 2012.

Ciné-philo en relation avec ce thème :
Le congrès, de Ari Folman
Dimanche 12 octobre 2014
présenté par Gérard Amicel

L’expérience de l’espace

par Patricia Limido-Heulot

Dates et horaires : les lundis 8,15 et 22 septembre 2014, 18h-20h
Lieu  : Amphi Donzelot, 6 rue Kléber à Rennes, 18h-20h
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 07 81 55 85 09
Présentation des Ateliers populaires de philosophie et programme 2014-2015

Présentation de l’atelier :

L’espace fait partie de ces réalités quotidiennes qui, selon Georges Pérec, loin d’être des évidences sont en fait des opacités. Opacité au sens de ce qui est toujours déjà là mais sans être jamais interrogé, sans que sa réalité ni sa nature ne soient questionnées.
Pourtant l’espace est à la fois notre matière et notre forme, ce dans quoi nous vivons et ce que nous créons, ce qui nous habite et ce que nous tissons. Il nous est omniprésent, familier, intime, mais, dès que nous commençons d’y réfléchir, nous sommes bien en peine de clarifier sa nature ou ce qu’il est.
Pour tenter d’éclairer cette réalité énigmatique, nous prendrons un chemin de biais, et nous interrogerons la manière dont les différents arts (peinture, architecture, art des jardins, danse, arts plastiques) s’emparent de l’espace et nous invitent à en faire une expérience à chaque fois singulière et intrigante.

Bibliographie :

Philippe Comar, La Perspective en jeu, Les dessous de l’image, Paris, Découverte Gallimard, 1992
Hubert Damisch, L’Origine de la perspective, Paris, Flammarion, 1987.
Pierre Francastel, Etudes de sociologie de l’art, Paris, Tel Gallimard, 1989
Alexandre Koyré, Du monde clos à l’univers infini (1962) Paris, Gallimard, 2003
Henri Maldiney, Regard Parole Espace, Lausanne, L’Âge d’homme, 1973.
Louis-Michel NOURRY, Les Jardins publics en Province : espace et politique au XIXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1997.
Erwin Panofsky, La Perspective comme forme symbolique (1927), Paris, Minuit, 1976
Georges Pérec, Espèces d’espaces, Paris, Galilée, 1974 (rééd 2000).
Gilles Tiberghien, Land art, Paris, éditions Dominique Carré, 1993 (rééd. 2012)
Paul Zumthor, La Mesure du monde. Représentation de l’espace au Moyen Âge, Paris, Seuil, 1993

Ciné-philo en relation avec ce thème :
Gravity, de Alfonso Cuarón
le 21 septembre 2014
présenté par Patricia Limido-Heulot